Les groupes sociaux de Lanaudière réclament un budget pour la justice sociale

Diffusion immédiate
Communiqué de presse

Les groupes sociaux de Lanaudière réclament un budget pour la justice sociale

L’Assomption, 20 février 2019 –  À l’occasion de la Journée Mondiale pour la Justice Sociale, des organismes communautaires et des syndicats lanaudois s’unissent pour réclamer un meilleur financement de nos services publics, de nos programmes sociaux et de nos organismes communautaires autonomes. Ils souhaitent ainsi que soient améliorer la qualité des services et l’accessibilité aux institutions, aux organismes et aux programmes sociaux qui composent notre filet social affaibli par des années d’austérité. Les organisations sociales craignent aussi que le gouvernement se prive de revenus en diminuant les contributions fiscales des plus riches et des entreprises ce qui mettrait en péril le refinancement du filet social. Ainsi, plusieurs acteurs sociaux du milieux syndical et communautaire la région se sont mobilisés pour demander au nouveau gouvernement d’utiliser les 4.5 milliards de surplus budgétaires dégagés par les dernières années d’austérité pour soutenir l’avancement de la justice et l’équité sociale. À l’appel de la Coalition Main Rouge et de la Campagne Engagez-vous pour le communautaire des mobilisations et des actions de visibilité similaires auront lieu dans toutes les régions du Québec aujourd’hui.

Kathleen Grenon, vice-présidente du Conseil central de Lanaudière-CSN souligne que « les nombreuses coupes ont mis à mal la grande majorité des services sociaux au Québec. La proximité et l’accessibilité s’en trouvent grandement affectées et nous sommes à même de constater que ce sont les gens les plus vulnérables de notre société qui en subissent les contrecoups. C’est sans compter les conditions de travail de plus en plus difficiles avec lesquelles doivent composer les travailleuses et travailleurs qui portent à bout de bras les organismes communautaires et les institutions de santé et d’éducation. » Sandra Morneau du Centre au cœur des femmes de St-Jean-de-Matha renchérit : « Les femmes sont les premières affectées par une modification du filet social que ce soit dû aux conséquences dans leur milieu de travail ou aux embuches dans l’accès aux services et aux programmes sociaux.  Ce sont majoritairement les femmes qui deviennent aidantes naturelles pour offrir à leurs proches les soins qui ne sont pas offerts par le système. Les femmes sont plus pauvres, plus fragilisées par des troubles de santé mentale et certaines vivent de l’itinérance invisible. La lourdeur de la situation se fait sentir chez les travailleuses communautaires qui vivent elles-mêmes la détresse psychologique. »

Pour sa part le MÉPAL rappelle l’importance de mettre en place des mesures fiscales favorisant la redistribution des richesses ainsi que d’améliorer l’accès et les conditions de plusieurs programmes sociaux afin de réduire les inégalités sociales. Entre autres mesures, Sarah Girard, coordonnatrice du MÉPAL mentionne la lutte aux paradis fiscaux, le rehaussement de l’ensemble des revenus de base (bonification de l’aide sociale pour les personnes sans contrainte à l’emploi, établissement du salaire minimum selon l’indice du salaire viable), et le financement des organismes communautaires autonomes qui œuvrent au premier plan à combattre la pauvreté au quotidien comme des mesures nécessaires pour réduire les inégalités. Hugo Valiquette, coordonnateur de la TROCL rappelle que le milieu communautaire autonome revendique depuis déjà plusieurs années un rehaussement de son financement à hauteur de 475 M$ ainsi que l’indexation permanente du financement pour tous les secteurs d’intervention. Investir dans le communautaire, c’est socialement rentable. C’est aussi une mesure économique porteuse, car à chaque fois que le gouvernement investi dans le communautaire, les retombées sont partout, ici dans la région et dans toutes les communautés du Québec.

L’Association des Travailleuses et Travailleurs Accidentés du Matawin de son côté, mentionne que le déni de droit mène directement à l’indigence et c’est un phénomène qui se systématise, tellement l’accès aux Tribunaux Administratifs est rétrécie par des directives internes; plusieurs de nos lois à caractère social (ex : assurance-emploi, maladies/accidents liés au travail, aide sociale), sont dénaturées bureaucratiquement, ce qui empêche les simples citoyens de faire valoir et faire respecter leurs droits légitimes; ils deviennent privés des moyens financiers qui leurs auraient servis pour se sortir d’un mauvais pas. Le déni de droits va à l’encontre de la démocratie puisque, certes ces lois ont été votées en Assemblée Nationale, mais leur application est modifiée à l’interne suite aux pressions de lobbyistes. L’accès à la justice sociale est aussi un enjeu de taille.

Les services publics ont aussi de criants besoins d’investissement et d’une réorganisation concrète et humaine.   En ce sens, il est primordial de réinvestir dans le secteur de l’éducation publique, secteur qui tend à réduire les inégalités économiques et sociales. « Pour nous, l’éducation doit être une réelle priorité. Ainsi, cela doit notamment se traduire par un réinvestissement afin d’obtenir des compositions de classes plus équilibrées ainsi que des services suffisants pour favoriser la réussite des élèves et, par le fait même, permettre le déploiement de l’expertise enseignante.  Pour donner de l’air au système, il faut aller au-delà du discours cosmétique sur les structures et considérer les solutions que les enseignantes et enseignants ont à offrir. », affirme François Breault, président du Syndicat de l’enseignement de Lanaudière. Pour Richard Belhumeur, représentant national de l’APTS, il faut également réduire la place indue qu’occupent les médecins dans le système afin d’instaurer une approche multidisciplinaire où tous et toutes agiront en complémentarité et donneront des services selon leur propre champ de compétence. Nos concitoyen.ne.s ne s’en porteront que mieux. » Ce dernier considère qu’il importe d’éviter la tentation d’utiliser la marge de manœuvre dégagée par les surplus accumulés pour baisser les impôts au détriment des services.

Au cours des dernières semaines, les organismes communautaires et les syndicats de la région ont été invités à récolter la parole de leurs membres afin de transmettre aujourd’hui au premier ministre, aussi député de l’Assomption, l’importance du filet social pour eux et elles. Les citoyens et citoyennes ont toujours la possibilité de le faire via les sites jaimelecommunautaire.org et sauvonslefiletsocial.org. Nous espérons qu’une telle démarche puisse rappeler au gouvernement l’importance de mettre la justice sociale au cœur de son prochain budget afin de contrer le recul des conditions de vie des femmes, des personnes en situation de pauvreté, des accidenté.es du travail, des personnes vivant avec un handicap physique, une déficience intellectuelle ou une problématique en santé mentale. De plus, nous espérons qu’un réinvestissement puisse diminuer la détresse au travail dans les milieux de l’éducation, de la santé et de l’action communautaire autonome.

-30-