Des sommes attendues, une répartition inéquitable

Joliette, 18 juin 2018 – Le comité des organismes en défense de droit de Lanaudière (CODDL) accueille favorablement les nouvelles sommes annoncées le 18 juin dernier aux groupes de défense collective des droits par le ministre de l’Emploi et de la solidarité sociale François Blais. De plus, nous saluons l’indexation du financement pour ce secteur du communautaire. Ceci n’avait pas eu lieu depuis plus de 10 ans. Ces sommes, étaient attendues depuis plusieurs mois déjà, si ce n’est plusieurs années !

 

Cela dit, le CODDL, tient à dénoncer la répartition inéquitable des sommes entre les organismes de défense collective des droits. En effet, le ministère a choisi d’aller à l’encontre des propositions du milieu communautaire et de répartir les sommes selon un taux fixe. Cela a pour effet d’avantager les organismes qui reçoivent déjà des sommes importantes tout en maintenant les organismes les moins bien financés dans la précarité. Ainsi, un organisme qui reçoit actuellement un financement de 30 000 $ se voit octroyé à peine plus de 3 000 $ supplémentaires. En contrepartie un organisme financé à hauteur de 100 000 $ recevra une augmentation de plus de 10 000 $. Cette situation cristallise les inégalités entre les groupes, comme le mentionne Amélie Pelland : «Action-Logement Lanaudière accueille favorablement cette annonce de rehaussement et d’indexation du financement. Toutefois, ce n’est pas parce qu’un groupe a un financement actuel à la mission globale moins élevé qu’il a moins de besoins. À Action-Logement Lanaudière nous aurions préféré une répartition fondée sur une analyse personnalisée des besoins des groupes plutôt que d’un taux fixe. »

 

Une telle répartition des sommes ne permet pas aux organismes moins financés de consolider leur mission, ni de la développer. De même que les sommes de 2.2M$ distribuées par le Secrétariat à l’action communautaire autonome et aux initiatives sociales sont bien insuffisantes. Nous sommes bien loin du 40M$ nécessaire pour sortir les organismes de la précarité ou des exigences des fondations philanthropiques qui briment leur autonomie.  Finalement, Sarah Girard, coordonnatrice du Mouvement d’éducation populaire autonome de Lanaudière, rappelle que l’augmentation des coûts de fonctionnement dépasse souvent le 1% d’indexation promis. Ainsi, il y a toujours un manque à gagner à ce niveau.