Les citoyennes et citoyens : premières victimes du sous-financement des organismes communautaires autonomes.

Agence de la santé et des services sociaux gère le programme de soutien aux organismes communautaires, le PSOC. Dans le contexte du dépôt du nouveau budget provincial, cette action prenait une importance particulière.

Un sous-financement aux lourdes conséquences
Dans la région lanaudoise, ce sont près de 200 organismes d’action communautaire autonome qui ont pignon sur rue. Ces organismes œuvrent sur l’ensemble du territoire, de St-Michel-des-Saints à Terrebonne. En milieu rural comme urbain, ce sont des lieux créés par et pour des citoyennes et citoyens. Des milieux de vie à leur image, s’adaptant aux personnes qui franchissent leurs portes. Le sous-financement chronique des OCA a des impacts pour toute la population lanaudoise. Les organismes doivent faire des choix difficiles qui peuvent en venir à fragiliser le tissu social. Pensons à des diminutions des heures d’ouverture, la réduction, voir l’abolition de certaines activités destinées à la population, des conditions salariales précaires pour les employéEs, des pratiques démocratiques en péril. Certains organismes, qui pourtant accueillent de nombreuses personnes, se demandent même s’ils pourront demeurer ouverts. Bien que la TROCL ait recueilli 77 appuis d’organisations de la société civile et de personnalités politiques lanaudoises, dont les deux Centres de santé et services sociaux de la région, qui considèrent que les OCA doivent d’être financés à leur juste valeur, le manque à gagner est actuellement d’un peu plus de 23 500 000$.

Un budget provincial qui ne reconnaît pas le rôle des OCA dans la société québécoise
Les OCA lanaudois ont tenu à demander à l’Agence comment elle comptait concrètement les soutenir alors que le gouvernement actuel a complètement évacué de son budget les annonces de son prédécesseur visant à augmenter le financement des OCA québécois de 162 millions sur un horizon de 3 ans. Le message du nouveau gouvernement en place est clair, ses orientations ne prennent pas en considération toutes ces personnes œuvrant dans le milieu communautaire, ni les personnes les fréquentant. Comme l’a mentionné Maya Fernet, agente de liaison à la TROCL, plusieurs mesures annoncées auront certainement des impacts sur des citoyens et citoyennes qui, pour différentes raisons, devront maintenant frapper aux portes des organismes communautaires pour trouver des ressources ou encore défendre leurs droits. Les OCA se demandent, dans les conditions actuelles, alors qu’ils doivent déjà faire des choix difficiles, s’ils seront en mesure de répondre à une demande accrue de la part de citoyennes ou citoyens lanaudois.

Financer adéquatement les OCA : un investissement pour notre société
À tous les jours, des milliers de citoyennes, citoyens, bénévoles, membres, travailleuses et travailleurs franchissent les portes des organismes communautaires autonomes. Ils portent des valeurs sociales fortes et tendent quotidiennement à lutter contre la pauvreté, redonner du pouvoir aux personnes qui sont en situation de vulnérabilité et préserver les espaces démocratiques qui leurs sont offerts. De plus, ces personnes sont engagées contre les différentes formes de discrimination en vue d’améliorer la qualité du tissu social et la qualité de vie des lanaudoises et lanaudois. En finançant adéquatement les OCA, la communauté obtiendrait des résultats probants à court, moyen et long terme sur la santé globale des citoyennes et citoyens de la région. Comme l’expliquait Vincent Lagacé, 2ème Vice-Président de la TROCL et coordonnateur de projets à la Société Alzheimer de Lanaudière, bien financer les OCA est un investissement, non pas une dépense.