Les oléoducs au Québec : une histoire à suivre?… de près!

Saint-Gabriel-de-Brandon, le 04 avril 2014-

La population était au rendez-vous le mercredi 19 mars 2014 à Saint-Sulpice. Plus de 100 personnes ont assisté à la conférence de Marc Brullemans, biophysicien et membre du Collectif scientifique dont onze conseillers et employés municipaux provenant de 7 municipalités de Lanaudière. Pierre Imbault, conseiller de Saint-Sulpice, souligne l’appui des citoyens aux éluEs pour les décisions municipales dans ce dossier. En effet, la municipalité de Saint-Sulpice a adopté un règlement pour protéger ses sources d’eau potable ainsi qu’une résolution refusant le passage d’un oléoduc.
Le passage d’un oléoduc inquiète vraiment les lanaudoisEs. Le transport du pétrole provenant des sables bitumineux soit par oléoduc, par train ou par bateau menace nos cours d’eau, nos milieux humides et nos terres agricoles et forestières. Il faut se rappeler que l’oléoduc TransCanada Énergie Est transportera un 1,1 millions de barils de pétrole par jour. Ce qui équivaut à 29 millions de tonnes de production de gaz à effet de serre. C’est l’équivalent de l’ajout de 6 millions de voitures en circulation par jour. Mais le Québec en veut-il? En a-t-il besoin? Veut-il jouer le jeu du gouvernement fédéral et cautionner la croissance de cette monstruosité environnementale et financière qu’est l’exploitation des sables bitumineux? La longueur du trajet est de 4500 km dont près de 500 km au Québec. Les risques de bris sont évidents à plus ou moins longue échéance. Les problèmes dus à la corrosion, aux soudures et aux vannes sont le plus souvent constatés. Ce sont les fissures peu ou pas apparentes qui font le plus de dégâts précise monsieur Brullemans. En Alberta, 96 % du volume déversé de pétrole est causé par des fuites inférieures à 600 barils provenant des oléoducs. En 20 ans, ces fuites représentent près de 22 millions de litres sur un total de 23 millions litres de pétrole qui s’est retrouvé dans la nature. Est-ce que les risques environnementaux en valent le coup? Les municipalités possèdent-elles les ressources nécessaires pour gérer ces déversements et la décontamination? se demande Odette Sarrazin, coordonnatrice de Lanaudière du RIGSVSL.
Dans un tel contexte, ne faut-il appliquer le principe de précaution? Les citoyenNEs demandent à leurs éluEs d’appliquer ce principe en adoptant le règlement dit de Saint-Bonaventure pour protéger les sources d’eau potable. Ce règlement détermine les distances séparatrices pour protéger les puits artésiens et de surface et régit l’usage et le transport sur les chemins municipaux de produits susceptibles de compromettre la qualité de l’eau, l’environnement ou la santé et le bien-être général des résidants de la municipalité.
La mise en place d’une politique énergétique centrée sur des énergies renouvelables réduirait considérablement notre consommation. Des alternatives existent : électrification, méthanisation, énergie solaire et éolienne. Nous devons nous tourner vers les nouvelles technologies et les énergies propres qui ne compromettent pas la biodiversité de la planète. Hubert Reeves (1) interviewé dans CFDT Magazine avril 2014, nous amène à réfléchir sur nos choix de consommation et de société.
« Il nous faut être réaliste et ne rien cacher des problèmes. Le fait de penser aux générations futures non pas comme une abstraction mais à travers sa famille, ses enfants, ses petits-enfants, est motivant. Simplement, il faut que cette vigilance citoyenne intervienne non pas en admirant la beauté de la nature mais au moment où se prennent les décisions : lorsqu’on vote, lorsqu’on consomme, lorsqu’on décide de faire telle activité plutôt que telle autre. Chacune de ces décisions a des implications de court et de long terme. » – Hubert Reeves
(1) HUBERT REEVES – SCIENCE AVEC CONSCIENCE
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